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El MARKET : METAMORPHISME (EPISODE 3)
Temps de lecture : 10 minute
12 février, 2021 par
El MARKET : METAMORPHISME (EPISODE 3)
Clara de el MARKET
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SLOW UP -  Chapitre 3 “métamorphisme" par Pierre, co-fondateur de el MARKET

Vous avez raté les premiers épisodes ? Les voici : Episode 1 : cristallisation, Episode 2 : fusion 


Métamorphisme : transformation d’une roche du fait de l'élévation de la température et de la pression sous l’influence de conditions différentes de celles ayant présidé à sa formation originelle.


Cela fait maintenant 2 mois que je suis revenu dans notre appartement de la Madeleine. Le retour de Colombie en plein hiver, c’est passer du soleil tropical au crachin du Nord. Autrement dit un grand écart climatique. Ce n’est pas le seul exercice de souplesse que nous devons faire Diana et moi. Diana est à Guaviare dans la forêt équatorienne. Le décalage horaire de six heures nous oblige à mettre en place une routine pour pouvoir travailler ensemble.


Le matin, levé tôt pour moi et travail de recherche et de formation sur l’ordinateur toute la matinée. Diana vient à peine de se coucher. Début d'après-midi en France et début de matinée en Colombie, nous faisons un briefing à deux. Je suis devant mon assiette de pâtes et elle devant son café et son Pan de Queso (pain au fromage). Nous faisons le point sur mes progrès du matin et sur les avancées de Diana de la veille. Mon après-midi est consacrée aux visites de quartiers, de lieu, à réaliser des entretiens sauvages dans la rue. Le questionnaire que nous avons réalisé me permet d’interroger les personnes sur leurs habitudes de consommation, leur préférence afin de nous aider à choisir au mieux. Je remarque que la notion de Commerce Équitable est encore assez peu connue et assez vague dans la tête des gens.


Diana pendant ce temps travaille de son côté à des recherches bibliographiques pour alimenter notre étude de marché. Nous nous retrouvons le soir sur le logiciel de messagerie instantané, l'ancêtre des messageries actuelles. Pas encore de photos et encore moins de vidéos à l’époque, le réseau ne le permet pas. Mais nous passons des heures à discuter et échanger à coup de Wizz, de clins d'œil et d’échanges de fichier qui durent cinq heures. Ensuite c’est dodo pour moi et Diana consacre sa fin d'après-midi et sa soirée à ses recherches. Bref, notre étude avance, du moins sur le papier et nous arrivons à mieux cerner ce que nous voulons mettre en place et comment nous pouvons le faire. C’est durant ces recherches que nous avons découvert que la CCI de Lille propose, une formation de 5 jours pour faire un tour synthétique de ce qu’il faut savoir pour monter sa boite. A l’époque, créer son entreprise relève encore de l’aventure et de l’artisanat. Le programme “Je crée en Nord Pas-de-Calais” lancé il y a peu sur la région est déjà d’une grande aide. Nous frappons aussi à toutes les portes des organismes pour avancer sur notre dossier. Bien souvent cela ne donne rien mais il arrive que cela s'avère utile et salvateur comme cette formation.



Formation CCI  - Lundi 9h, Jour 1 :


-On peut être un excellent plombier mais être incapable de faire ses devis et ses factures, ou un excellent comptable mais sans idée de projet. Dans les deux cas, malgré votre talent vous allez vous planter. Créativité et Rigueur sont les deux traits de caractère que vous devez posséder pour réussir votre entreprise. 


C’est par ces mots que notre intervenant commence la première journée de formation à la CCI de Lille “5 jours pour entreprendre”.

-Il est très rare de trouver ces deux traits de caractère dans une même personne. En général, on penche d’un côté ou de l’autre. Si vous êtes seul à monter votre projet, déterminer de quel côté penche votre caractère et trouver un ou une partenaire, un ou une  accompagnante,  qui sera vous épauler et combler vos lacunes. Si vous êtes en binôme ou plus dans votre projet, déterminez de quel côté chacun balance. Si vous êtes équilibrés, tant mieux sinon de la même manière trouvez un complément pour vous accompagner.


Nous sommes une dizaine à participer à cette formation. De tout âges, de tout genres, de toutes origines. Certains en sont à peine à l’idée de leur concept, d'autres ont presque fini et la plupart sont au milieu de leur étude de marché, comme nous. L’ambiance est bonne, le cadre de la chambre de commerce avec ses hauts plafonds et son style néo-régionaliste est magnifique. Guy, notre intervenant, est un homme d’un cinquantaine d’années, de taille moyenne, cheveux grisonnants et au physique sec. Son éloquence, son expérience et son humour en font un intervenant assez plaisant. Avec lui tout semble couler de source et suivre sa logique.


Mardi 14h -  Jour 2 :


- Si vous le voulez bien, nous allons faire aujourd’hui, un tour de table pour que chacun puisse présenter son projet et présenter son état d’avancement, commence Guy alors que tout le monde s’installe en salle, son café ou son thé à la main.

Un jeune homme prend la parole à la suite de l’intervenant.

-Monsieur, j'ai pas envie de dire mon idée. Si je la dis, on va me la piquer.

-Vous croyez vraiment ? Vous croyez être le seul à avoir votre idée ?

-Bin, j’ai pas envie que l’on me copie.

-Vous savez, le plus important dans un projet, ce n’est pas l’idée que vous avez mais le ou les porteurs de projets. Votre idée aussi bonne soit-elle dépend de votre expérience, de vos envies, de vos aspirations. Mais vous n’êtes pas le seul à l’avoir en ce moment, d’autres aussi l’ont en tête ou du moins une variante de ce projet. Si vous gardez votre concept pour vous, vous ne pourrez pas progresser et la faire évoluer. Si au contraire vous en parlez, vous allez pouvoir la faire grandir, la conforter par d’autres rencontres de personnes qui alimentent votre réflexion, ou bien qui vous demandent de la défendre et de la justifier, ou qui soulignent ses défauts et ses manquements. Vous ne voudriez pas monter tout un projet pendant des mois, y consacrer votre argent, votre temps pour au moment de la réalisation et du lancement, vous rendre compte qu’il manque un élément essentiel auquel vous n’aviez pas pensé.

-Ah bah non, ce serait trop bête.

-On est d’accord. Vous n’êtes pas le seul à avoir votre idée et la confronter à d’autres points de vue ne fera que l’enrichir. Comme je vous le disais, le plus important n’est pas votre idée mais vous! C’est vous qui allez la modeler et en faire une idée unique. Sur les 10 porteurs de projets présents dans cette salle, en moyenne, seulement 2 vont jusqu’au bout et concrétisent leur idée.


Stupeur dans l’assemblée, chacun fait le tour de la salle, des yeux, en se demandant qui seront les 2 qui iront au bout. En ferons-nous partie?


-En tant que porteur de projet, c’est vous qui allez affronter les difficultés et saisir les opportunités. C’est vous qui aurez des nuits blanches à vous retourner la tête pour trouver une solution à votre entreprise, c’est vous qui vous tromperez et qui devrez remettre à plat votre travail encore et encore pour avancer et faire durer votre projet. Prenons une métaphore cycliste, le bon descendeur en montagne ce n’est pas celui qui ne tombe jamais. Celui-là il a juste de la chance. Non, le bon descendeur c’est celui qui a déjà chuté, s’est relevé et a appris à se rattraper et à se relever. On dit souvent que pour réussir il faut 3 choses, vous savez lesquelles ?

-Des sous, des sous et des sous ! Lance une participante, habillée en tailleur, chemisier blanc semblant sortir d’un bureau new-yorkais

-Ouais, c’est vrai sans argent on ne peut rien faire ! renchérit un homme, barbe hirsute et gros pull en laine.

-Pas du tout, reprend notre intervenant, l’argent est secondaire dans un projet. Si vous voulez réussir il vous faut combiner trois choses: le Talent, le Travail et la Chance, mais vous verrez que seulement deux suffisent pour réussir. Le Talent ce sont vos aptitudes naturelles ou travaillées, cela peut-être votre formation, votre capacité à convaincre, votre imagination. Le travail, c’est votre charge de travail admissible, votre capacité à vous remettre à la tâche, à vous motiver. Et la chance c’est savoir saisir les opportunités qui se présentent à vous et qui feront évoluer votre projet par les contraintes et les possibilités qu'elles offriront.


De retour à la maison, je réfléchis à cette journée et à cette réflexion. L’important ce n’est pas le projet mais le porteur de projet. Nous en discutons avec Diana. Elle s’y retrouve totalement, il faut que nous parlions plus de notre projet pour rencontrer les bonnes personnes. Ces recherches sur le Web lui ont montré que nous ne sommes pas les seuls actuellement à avoir la même idée de boutique de commerce responsable. Cela prouve que nous sommes dans le vrai mais qu’il faudra trouver notre particularité. Mais le Web ne fait pas tout et tout n’est pas sur internet. Le plat préféré de ma grand-mère ou la veste fétiche de mon oncle ne sont pas référencés sur les sites en ligne.


Mercredi 11h - Jour 3 :


-Hier, certains d’entre vous m’ont parlé de l’argent pour leur projet. Je vous ai dit que ce n’était pas important. Ce n’est pas tout à fait juste. Bien sûr, il vous faudra des finances pour monter votre projet. Même si vous êtes riche à millions, cela ne garantit en rien le succès de votre projet. Les banques vous prêtent de l’argent si elles sont sûres de pouvoir le retrouver. Elles n’ont pas vocation à investir sur des projets à risques. Si, elles doivent risquer de l’argent, vous devez vous aussi risquer le vôtre. Autrement dit, plus vous avez de fonds propres, plus vous pourrez avoir un crédit élevé. Mais vous n’avez pas forcément tous une cagnotte à investir et même si vous l’avez, gardez-en de côté en cas d’échec. Vous devrez donc rencontrer des investisseurs, d’une part car ils vous apporteront des financements qui vous apporteront des fonds propres et auront un effet de levier. Mais aussi car ils seront une garantie pour présenter votre projet. Si telle ou telle structure investit dans votre projet c’est qu’ils croient en vous. C'est leur expérience qui rassure les banques.

-Mais moi, je ne connais personne à part ma grand-mère qui veut me donner de l’argent, glisse un participant.

-C’est pour cela que vous devez avoir du caractère, de l’organisation et de la réactivité pour convaincre des personnes de vous suivre. Le caractère à défendre votre idée et en garder la ligne directrice. L’organisation est aussi essentielle, si vous ne retrouvez pas vos documents, le devis de votre prestation destiné à établir la facture, vous ne pourrez pas être viable. Quant à la réactivité, c’est ce qui vous permet de trouver la solution rapidement à vos problématiques. Un feu de 1 minute s’éteint avec un seau d’eau, celui de 10 minutes avec un extincteur et au bout d’une heure c’est les pompiers qu’il faut appeler. Alors autant être réactif.


J’ai parfois la sensation d’être Keanu Reeves dans Matrix, apprenant le Kung-fu en accéléré, durant cette formation.


Notre étude de marché n’est pas le seul élément qui occupe nos journées. Demain, Diana a rendez-vous à Bogota, au Consulat de France, pour obtenir la réponse à sa demande de visa pour mariage. Le dossier à fournir est assez conséquent, relevé de compte personnel pour moi en France et pour Diana en Colombie. Lettre de “motivation” de ma part justifiant notre mariage. Présentation de notre projet, publication des bans à la Mairie, compte de résultats de la boulangerie Familiale en Colombie. Bref toute notre vie et notre future vie sont épluchées en long et en large par le Consulat. Diana passe des entretiens où chaque question est piégeuse. On ne rigole pas avec le mariage blanc. Venir s’installer en France est tout sauf quelque chose de facile.


Jeudi 17h - Jour 4 : 


Aujourd’hui, c’est comptabilité. Une journée pour apprendre ce qu’est un débit, un crédit, un bilan, un compte de résultat, le passif et l’actif. C’est intense, ultra condensé, très résumé mais nous apprenons la base. Nous devons être capable de lire les informations comptables pas de devenir comptable. Je sors de la journée avec un petit mal au crâne. Arnaud l’intervenant lance son cabinet sur Lille. Nous ne le savons pas encore mais dans quelques semaines, nous deviendrons son client. Aujourd'hui après 15 ans, nous sommes toujours avec le même cabinet et sommes l’un de ses deux plus anciens clients.


Retour à la maison, Diana n’est pas en ligne, elle est au consulat et j’attends son appel. J’ai l’estomac noué et pas d’appétit.


21h, le téléphone sonne, c’est elle, sa voix tremble :

-Allô Pierre?

-Oui, dis-moi.

J’entends un gros sanglot à l’autre bout du fil, Diana a du mal à parler.

-Respire Diana, dis moi ce qu’ils ont dit.

Diana prend une profonde inspiration et me dit

-C’est refusé. La demande VISA est refusée

-Comment, ce n’est pas possible, pourquoi ont-ils dit non!?

-Ils disent ne pas avoir à justifier leur refus.

-Mais ils n’ont pas le droit, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible.

-C’est ce que je leur ai dit, que je t’aimais et que je voulais vivre avec toi, que nous avions un projet en commun mais ils n’ont rien voulu entendre. La décision est prise, c’est un refus.


Le sol s’échappe sous mes pieds et je tombe lourdement sur ma chaise. je sens mes jambes qui tremblent. Diana à l’autre bout du téléphone retient ses sanglots. Nous sommes bloqués, sans en connaître la raison. Un immense gouffre semble s’ouvrir entre Diana et moi. L'Atlantique paraît soudain infranchissable.



Vendredi 14h - Jour 5 et dernier jour de formation : 


La nuit fut courte et agitée. Nous sommes restés longtemps à parler Diana et moi. Nous devons trouver pourquoi notre demande de Visa a été refusée. Nous avons le droit de ne refaire qu’une seule demande et devons apporter d'autres éléments pour justifier la réouverture du dossier. Aujourd’hui est le dernier jour de formation, nous devons rencontrer une des responsables de la CCI et lui présenter notre projet pour avoir son avis. J’attends mon tour dans le couloir, je vois un à un les autres participants sortir tantôt la mine déconfite, tantôt la mine joyeuse. C’est mon tour, je rentre dans le bureau. Des dossiers abondent sur la table, les étagères sont remplies de classeurs et de fascicules, la femme en face de moi est occupée devant son ordinateur et me fait signe de rentrer :

-Bonjour, Asseyez-vous. Me dit-elle. 

-Bonjour, merci. 
-Alors dites-moi comment avez-vous trouvé ces quelques jours de formation ? 

-Très instructif, c’est court mais dense. J'espère que cela nous aidera.

-Nous ? Vous êtes plusieurs sur le projet ? Les autres personnes ne sont pas avec vous ?

-Non, je suis seul, l’autre personne est mon épouse.

-Pourquoi n’est-elle pas venue?

-Elle est en Colombie, elle est colombienne.

-Ah…Et elle n’est pas en France.

-Non, elle doit d’abord recevoir son VISA pour venir et que nous puissions nous marier civilement.

-Elle ne l’a pas?

-Non, en fait le VISA a été refusé, nous devons refaire une demande.


Petit moment de silence dans le bureau.

-Bon...Bien...Cela parait compliqué…Admettons, quel est votre projet?

-Et bien voilà, nous voulons ouvrir une boutique de commerce équitable dans Lille et..

-Vous avez déjà fait du commerce, de la vente?

-Euh, non jamais, je suis géologue de formation…


Elle griffonne quelques mots sur un papier qui semble être un document d’entretien puis reprend :


-Et votre épouse…Enfin...Votre future épouse, je veux dire. Elle est dans le commerce ?

-Un peu, ses parents sont commerçants.

-Je vois, je vois…. Continuez.

-Donc, nous voulons ouvrir une boutique de commerce équitable pour vendre de la déco, des vêtements, des…

-Pardon, mais vous avez d’autres exemples de boutiques de Commerce Équitable qui existent, vous avez leur bilan, leur chiffre d'affaires, leur marge ?

-Euh non, en fait il n’y en a pas encore, en tous cas pas beaucoup et nous n’avons pas d’infos sur leur chiffre d'affaires, ce sont généralement des structures associatives qui existent comme “Artisans du monde”…

-Ah, je vois. Et vous pensez pouvoir monter quelque chose de viable ?

-Oui, on aimerait en vivre.

-Je vois, je vois… Et combien comptez-vous investir ?

Et bien, c'est-à-dire que lors de la formation, on nous a dit que l’argent n’était pas la priorité mais plutôt notre capacité de travail, de conviction, de…

-Oui, oui, bien sûr...Quelles sommes sont nécessaires pour monter votre projet ? 

-Et bien, j’ai quelques économies, on pense mettre 5.000€ pour démarrer…

-5.000€ ? Ah...Et pour le stock. Quelles sommes estimez-vous nécessaires ? 

-Euh...nous n’avons pas encore réfléchi à cela…


De nouveau elle prend des notes sur sa feuille, Elle relève la tête et un léger sourire pincé semble poindre au coin de ses lèvres. Elle reprend : 

-Je vois, je vois…Écoutez, je vais être franche, mais c’est pour votre bien que que je fais cela. Il faut être réaliste. Vous me dites que vous, géologue de formation, qui n’avez aucune expérience en vente et votre femme, qui est Colombienne mais n’a pas de Visa pour venir en France voulez monter une boutique de commerce équitable. Une boutique qui n’a aucun précédent. Et dont vous ignorez si vous pouvez en tirer un salaire, car les boutiques existantes sont des associations de bénévoles et que vous n’avez aucune idée de l’argent à investir dans votre projet. C’est bien cela ? 


Je reste muet devant son résumé.

-Si vous n’avez rien à ajouter, je crois que nous avons fait le tour. Rassurez-vous, il est préférable de se rendre compte de l’impossibilité d’un projet avant de trop perdre son temps. Au revoir, monsieur.

-… Au… re… voir.


Je n’ai jamais pratiqué la boxe, en tous cas pas en dehors des cours d’EPS du lycée, mais en sortant de ce bureau, je crois connaître la sensation du K.O...Je suis agar, les jambes tremblantes, le regard dans le vide. Des frissons courent dans mon dos et je n’arrive plus à sortir un mot.


-Ça va Pierre ? T’es tout blanc, me demande-t-on en sortant.

-Ça va, ça va, dis-je comme un automate.


Je sors de la chambre de commerce et je me mets à marcher sans but. Mes jambes semblent fonctionner de manière automatique pour laisser à mon cerveau la possibilité de réfléchir. Peut-être a-t-elle raison? Peut-être avons-nous trop rêvé, qu’il faut se rendre à l’évidence et que notre projet n’a aucune chance d’aboutir. Elle a raison sur toute la ligne. Nous n’avons ni expérience, ni point de comparaison. Rien ne tient dans ce que nous venons de faire. Rien n’est viable. Diana et moi sommes séparés sans possibilité d’être ensemble. Le projet ne tient pas la route. Nous n’avons pas d’infos sur ce que nous voulons, sur nos financements, les produits à vendre, nos lacunes à combler, nos manquements. Elle a raison. Il faut se rendre à l’évidence. 


Me revient alors en tête une des phrases de la formation “L’important ce n’est pas votre idée, mais vous, votre capacité à résoudre les problèmes qui se présentent à vous”. 


La conseillère de la CCI et Guy ont tout deux raisons. Il nous faut reprendre tout de zéro. Nous avons été trop léger sur le travail effectué jusque là, aussi grande soit notre volonté. Il faut repenser le lieu, les produits, les finances, les partenaires et être plus pragmatique. Nous avons des lacunes à combler. Mais avant tout, il faut reprendre la demande de visa et savoir pourquoi nous ne l’avons pas obtenue. J’ai à peine fini mes réflexions que je me retrouve dans ma rue sans m’en rendre compte. Je décide de rentrer et d’écrire un long email à Diana pour résumer toutes mes pensées...

Découvrez la suite dans l'épisode 4 : Subduction


Crédit photo : Julie Béal (http://www.juliebeal.com/)

El MARKET : METAMORPHISME (EPISODE 3)
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12 février, 2021
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